Le format OpenXML de Microsoft : Une controverse française aux répercussions durables
Le format OpenXML de Microsoft : Une controverse française aux répercussions durables
En 2008, la France s'est retrouvée au cœur d'une controverse lors du vote de qualification du format OpenXML de Microsoft en tant que format ISO. Franck Suplisson, conseiller technique à l'Élysée, a contraint l’AFNOR de s'abstenir (La France subventionne l’AFNOR), permettant ainsi à Microsoft d'obtenir la majorité des voix nécessaires pour faire valider son format.
Cette intervention de l'Élysée est allée à l'encontre des recommandations des experts techniques de différents horizons (secteur privé et secteur public) réunis par l'Afnor, qui avaient passé plusieurs semaines à étudier le dossier et qui avaient décidé de s’opposer à la normalisation d’openXml ( les fameux .DOCX et .XLSX ) Il est important de noter qu'à l'époque, Microsoft ne respectait pas ses propres spécifications "strictes" d'OpenXML dans ses suites bureautiques. L'entreprise avait proposé un format "Transitionnal" contenant des éléments binaires non documentés, tout en promettant de se conformer au format strict si celui-ci était approuvé par l'ISO.
Lors de ce débat, outre un expert technique , Microsoft était représenté par deux personnalités influentes : M. Bernard Ourghanlian , responsable sécurité et M. Marc Mossé, avocat. Ils avaient à l’époque exprimé fortement leur désaccord avec des noms d’oiseaux et un ton menaçant, lors de la décision du jury technique à l'AFNOR.
Malgré l'obtention de la qualification ISO grâce à cette intervention, Microsoft continue, en 2024, à utiliser le format transitionnal dans ses documents. Cette situation crée des difficultés pour les suites alternatives telles que LibreOffice, OnlyOffice et Collabora Office, qui peinent à lire et créer des documents OpenXML suffisamment interopérables. Cette pratique fausse la concurrence et entrave l'interopérabilité entre les différentes suites bureautiques.
Il est légitime de s'interroger sur les raisons qui ont poussé le gouvernement de Nicolas Sarkozy à accorder sa confiance à Microsoft dans ce dossier. Ironiquement, Franck Suplisson, l'homme qui a influencé cette décision controversée, se trouve aujourd'hui en prison pour différentes prises illégales d'intérêts.
Christophe
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